La chapelle de Roche-Charles

Si vous l’apercevez, vous avez une bonne vue car l’Argus frêle est de très petite taille ! Le dessus de ses ailes est brun foncé avec du bleu chez les mâles. Le dessous est gris clair, avec la base des ailes bleue et une rangée de points au centre. Les paysages d’estives du Cézallier représentent un habitat idéal pour ce papillon.

L’estive correspond à la période de l’année où les troupeaux paissent sur les pâturages de montagne. Estive désigne aussi le pâturage de montagne même. L'estivage est l’action consistant à mener le bétail sur le pâturage. Dans les estives de cet itinéraire, vous reconnaîtrez notamment la vache Salers.

Aussi appelé Arcanie, ce papillon de jour est visible de juin à juillet et habite des milieux compris entre 0 et 2 000 m d’altitude. Il apprécie les landes mais peut aussi vivre dans des milieux plus boisés. Il est très présent en France métropolitaine mais aussi ailleurs en Europe.

Accroché au bord du vide à 1 110 m d’altitude, cet édifice roman a été achevé au 12e siècle puis fortifié entre le 14e et le 15e siècle. Le site aurait autrefois porté un château, dont l’église aurait pu être la chapelle castrale. Dans la partie nord, vous verrez une copie de la statue de Notre-Dame-de-Roche-Charles, dont l’originale est conservée dans le trésor de la cathédrale de Clermont-Ferrand. Cette représentation de la « Vierge en Majesté » est typique de la Basse-Auvergne. La statue faisait l’objet d’un pèlerinage le 15 août, pour guérir les lépreux.
Face à la porte principale, se trouve une deuxième ouverture qui donne sur un point de vue vertigineux. A l’extérieur, au-dessus de cette porte, vous découvrirez un arc décoré d’une frise animale.

Taillée dans le socle primaire, cette vallée boisée a été creusée par les ruisseaux de Sault et de Roche-Charles. Peu investie par l’homme, de nombreuses espèces y ont trouvé un habitat paisible. Pendant la période médiévale, il existait un chemin, puis une voie romaine, qui sillonnait la vallée. Le château situé au même emplacement que la chapelle, érigé au cours du Moyen-Âge puis détruit pendant le 16e siècle, permettait de surveiller cette voie.

Espèce très rare, ce hibou est désormais mieux représenté en Auvergne grâce à des mesures actives de protection. Plus grand rapace nocturne d’Europe, il niche dans des zones de falaises rocheuses. Bien camouflé par son plumage brun roux, il n’est pas facile à observer mais son chant porte très loin. Sur ce site, il niche dans les parois rocheuses de la vallée de Sault.

La formation de la Chaîne des Puys a débuté il y a 95 000 ans et s’est achevée il y a 7 000 ans. Cette chaîne constitue l’ensemble volcanique le plus jeune de France métropolitaine et c’est justement parce que ces volcans sont jeunes qu’ils proposent une grande variété de formes. Le massif du Sancy, lui, a commencé à se former il y a 1 million d’années. Le puy de Sancy culmine à 1 886 m, ce qui en fait le plus haut volcan de France métropolitaine. Alors que le stratovolcan du Sancy a des allures alpines, le massif du Cézallier tranche nettement avec ses voisins et présente un relief plus arrondi. Stratovolcan actif il y a 5 millions d’années, il a été aplani par les périodes de glaciations puis transformé en ce paysage doux et verdoyant. Son point culminant est le Signal du Luguet (1 551 m).

Les vastes étendues herbeuses forment les paysages typiques du Cézallier, fruit d’un long passé pastoral remontant au Moyen-Age. Ces prairies naturelles sont composées d’une multitude de plantes : Millepertuis perforé, l’Achillée millefeuille, connues pour leur propriétés médicinales, le Thym serpolet, un puissant aromatique ou le Gaillet vrai, utilisé autrefois comme présure pour la production fromagère. La richesse de ces prairies est dépendante du maintien des pratiques extensives (forme d’élevage caractérisée par un faible nombre d’animaux par hectare).

Vers -20 000 ans, pendant la dernière période glaciaire du Pléistocène (époque géologique précédant le début de la Préhistoire), le Cézallier est recouvert d’une épaisse calotte glaciaire. Le climat s’est réchauffé vers -13 000 ans et la fonte des glaciers a provoqué une érosion, créant des amas de débris rocheux appelés moraines.

Race emblématique du Cantal, elle est reconnaissable à son pelage frisé acajou et à ses longues cornes blanches en forme de lyre. La Salers a failli disparaître, mais les éleveurs auvergnats se sont mobilisés pour sauvegarder la race, promouvoir ses produits et renforcer l’identité locale. Ernest Tyssandier d'Escous fut l’un des grands artisans de la sauvegarde de cette race au 19e siècle.